Le 12 juillet 2023
Mary Pickering, Conseillère principale, LC3
La collaboration était au cœur des discussions lors du Sommet Climat Montréal qui a eu lieu à Montréal en mai. Celles-ci portaient plus précisément sur ce qu’il faudrait faire pour harmoniser le travail des donateurs philanthropiques, des municipalités et des organisations municipales afin de contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies de réduction des émissions de carbone transformatrices et nouvelles dans les villes.
La présence des 900 participants au Sommet sur le Grand Quai du Port de Montréal, qui ont tous profité de l’occasion opportune pour créer des liens entre eux en personne, a certainement souligné l’intérêt de travailler en collaboration sur des objectifs communs. Or, le fait est que plusieurs d’entre nous peuvent éprouver une certaine hésitation à l’idée d’entamer un travail de collaboration qui demande beaucoup de temps, en particulier face à l’urgence des changements climatiques.
Pour aborder ce sujet, LC3 s’est joint à ICLEI Canada et à Partenariat Climat Montréal, hôte de la conférence du Sommet, pour organiser une séance sur les besoins, les intérêts et les possibilités de collaboration compte tenu des défis actuels que doivent relever les acteurs du secteur du climat.
Grâce au soutien de la Fondation Familiale Trottier et de la Fondation Écho, nous avons pu inviter les dirigeants municipaux de 11 villes canadiennes à se joindre à nous pour la séance, en plus de nombreux représentants philanthropiques d’organisations communautaires, de fondations familiales et gouvernementales et de dirigeants municipaux, y compris nos directeurs généraux chez LC3 et leurs partenaires communautaires.
Des défis et des facteurs communs, des contributions diverses
Les participants ont été invités à réfléchir aux raisons pour lesquelles ils pourraient souhaiter établir un partenariat, aux préoccupations qu’ils pourraient avoir et aux atouts particuliers qu’ils pourraient offrir, du point de vue des secteurs philanthropiques, municipaux et de la société civile. Se mettre à la place des autres joueurs a été révélateur. Nous avons constaté qu’en matière de collaboration, tous les secteurs ont de la difficulté à composer avec les coûts de transaction élevés relatifs aux réunions de groupe, la perte de contrôle et d’autonomie (le pouvoir étant partagé entre plusieurs acteurs), la dilution de la marque et le risque d’atteinte à la réputation. Les secteurs sont également confrontés à des systèmes, à des priorités, à des programmes et à des calendriers contradictoires. Bien que ces préoccupations puissent se manifester différemment dans le contexte propre à chaque secteur, elles sont souvent présentes pour toutes les parties.
Or, les participants ont également trouvé des raisons communes qui motivent le désir d’explorer la collaboration. Il s’agit notamment de l’intérêt à atteindre une plus grande portée et une plus grande incidence, à renforcer la crédibilité et à accéder à des ressources axées sur l’expertise, les connaissances, les compétences et les réseaux. Bien qu’il faille examiner attentivement les raisons, la manière et le moment de la mise en place d’une approche collaborative, certains objectifs ne peuvent tout simplement pas être atteints seuls.
On constate également que les contributions des partenaires sont diverses et extrêmement précieuses. Si le financement est souvent un moteur de collaboration et constitue manifestement une ressource importante, d’autres types d’offres, comme les sphères d’influence, les connaissances spécialisées, les capacités, l’accès aux chaînes d’approvisionnement et même l’espace pour se rencontrer, sont également des éléments essentiels. L’identification et la valorisation de ces atouts sont des moyens de susciter le respect et l’appréciation de tous ceux qui participent aux efforts de collaboration.
Le groupe a repris ces réflexions lors d’une séance finale au cours de laquelle les participants ont lancé des idées sur les types d’initiatives qu’ils considéraient comme bien adaptés à l’approche collaborative. Cinq idées sont ressorties :
- Les centres de résilience situés dans les quartiers et soutenus par des outils de communication communautaires tels que des sites d’information centraux, des équipes de bénévoles ou des groupes de sites Web. Ceux-ci pourraient aider les collectivités à se préparer aux répercussions des événements météorologiques extrêmes et aux autres répercussions climatiques, comme les pannes d’électricité. L’élaboration de ces initiatives a été considérée comme un sujet de collaboration favorable.
- Les analyses partagées ont été cernées comme un moyen d’accélérer notre compréhension des principaux problèmes et solutions en travaillant ensemble pour améliorer l’accès à une expertise approfondie et pour assurer la cohérence de l’analyse entre les secteurs.
- L’idée de concevoir et de financer l’action climatique locale a été inspirée par le modèle du Partenariat Climat Montréal lui-même, et les participants ont exprimé leur intérêt à en savoir plus sur les processus qui favorisent la réussite de ce type d’initiative.
- Le soutien à l’engagement intersectoriel et entre pairs est considéré comme un domaine de collaboration susceptible de renforcer la capacité des groupes existants et de contribuer à garantir que les activités sont complémentaires et moins concurrentielles.
- L’idée d’améliorer le processus de partenariat est apparue comme un domaine de collaboration pour s’assurer d’obtenir la contribution de divers acteurs avant d’entreprendre des collaborations, de considérer les intervenants absents à la table et de développer les relations et la confiance nécessaires pour obtenir des résultats durables.
Cet atelier a permis d’obtenir de précieux renseignements en vue de poursuivre le développement de collaborations nationales entre les sept centres LC3 et de faire progresser le travail que les centres locaux espèrent réaliser avec leurs collectivités locales et au sein de celles-ci. Il est bon d’aborder la collaboration avec l’esprit ouvert, à la fois pour s’assurer que nous sommes déterminés à aborder la collaboration et à la faire progresser de façon à améliorer considérablement nos résultats.